Est-il vrai que le Royaume-Uni a le taux d’allaitement maternel exclusif le plus bas au monde ?

Le Royaume-Uni continue d'afficher le taux d'allaitement maternel exclusif (à 6 mois) le plus bas au monde. Alors que les taux mondiaux d'allaitement maternel exclusif sont en constante augmentation, le Royaume-Uni accuse un retard.

Selon l'UNICEF et l'OMS, les taux d'allaitement maternel exclusif dans le monde ont augmenté pour atteindre environ 48 % , et l'objectif mondial d' au moins 50 % devrait être atteint d'ici fin 2025. Cet objectif a été fixé par l'Assemblée mondiale de la Santé dans le cadre de ses Objectifs mondiaux de nutrition en 2012. De nombreux pays d'Afrique et d'Asie du Sud affichent des taux d'allaitement maternel exclusif de plus de 50 % à 6 mois, des pays comme le Rwanda dépassant les 80 %. Ces augmentations sont le résultat de décennies de plaidoyer, d'éducation et d'amélioration des politiques à travers le monde.

À l'inverse, l'allaitement exclusif à six mois au Royaume-Uni reste inférieur à 1 % – le taux le plus bas au monde. Si plus de 80 % des mères britanniques commencent à allaiter dès la naissance, ce chiffre chute considérablement au cours des premiers mois. À six semaines, un peu moins de la moitié des mères allaitent encore, et presque toutes ont recours à l'allaitement mixte ou au lait artificiel à six mois.

Pourquoi les taux britanniques sont-ils si bas ? Les raisons sont complexes :

• Les facteurs sociaux et culturels jouent un rôle majeur. Au Royaume-Uni, l'allaitement au biberon est devenu la norme au fil des générations, et allaiter en public est encore souvent perçu comme inconfortable ou gênant.

• Le marketing agressif des formules a également eu une influence significative, les formules étant présentées comme pratiques et modernes, malgré les restrictions sur la publicité directe.

• Le manque de soutien est un autre facteur majeur. De nombreuses mères ne reçoivent pas suffisamment d'aide concrète de la part des professionnels de santé ou des réseaux communautaires, surtout après leur sortie de l'hôpital.

• Les pressions professionnelles y contribuent également. De nombreuses femmes reprennent le travail avant d'avoir mis en place une routine d'allaitement, avec des installations limitées pour tirer leur lait.

Il est encourageant de constater que les femmes les plus riches et les plus instruites du Royaume-Uni sont plus susceptibles d’allaiter , mais les taux nationaux restent obstinément bas, en particulier dans les communautés les plus défavorisées.

Les difficultés rencontrées par le Royaume-Uni en matière d'allaitement maternel contrastent fortement avec les tendances mondiales positives. Si un soutien plus ciblé, des politiques plus strictes et un changement culturel sont mis en place, le Royaume-Uni pourrait commencer à combler cet écart et offrir aux bébés un meilleur départ dans la vie.